L'au revoir d'une blonde

Arthur arriva en Montélimar tôt ce jour là.
Assis sur son cheval, son regard était bien triste. Derrière lui Caprice marchait, suivant les pas du premier cheval.
Il ferait tout comme elle lui avait demandé par missive quelques semaines auparavant.
Cette lettre qu'il avait relu maintes fois.

Citation :: Ces dernières semaines ma santé décline, me forçant même à faire halte en Empire.
S'il te plait, s'il devait m'arriver quelque chose rappelle toi de mes voeux les plus chers et fais tout pour que cela soit respecté.

Par cela elle entendait ne pas être entérrée ici mais aussi désirait une veillée pas comme les autres.

Citation :: Que vous vouliez organiser une messe est compréhensible mais je m'y oppose. Apportez moi ce salut que je recherche tant.

Il n'était pas d'accord avec sa demande mais ferait avec, il lui devait cela.
En ce début d'après midi il s'avança vers l'église mais n'y pénétra pas, préférant s'intaller près du cimetière.
Quelques hommes le suivaient, sans rien dire, il avait payé cher, ils feraient donc ce qu'il avait demandé.

Rapidement une table apparut, ils l'habillèrent d'abord de décorations puis de mets et d'alcool.
Enfin le troubadour arriva, ne manquaient plus que ses amis.
Comprendraient-ils? Surement, il l'espérait tout au moins.
Cette veillée ne ressemblerait à aucune autre.

Citation :: Parce qu'après tout ce n'est qu'un au revoir, je ne veux pas de paroles tristes.
Je voudrais une fête comme pour se dire à bientôt...et cela les fera se retrouver...

Invité

Chloris avait eu vent de la mauvaise nouvelle de la part de son compagnon Fhar qui quand a lui était le frère de Lapetitenadia, elle avait eu l'occasion de faire sa connaissance lorsqu'elle avait été en visite sur Lyon, donc c'est tout naturellement que Chlo se dirigea vers Montélimar pour assister à cette veillée.

Fhar la rejoindrai surement, Chlo avait prit de l'avance, dans ces moments là elle avait besoin d'être seule, elle avait les larmes aux yeux, pendant qu'elle galopait en direction de Montélimar, elle avait un pincement au coeur, Lapetitenadia n'aura pas pu voir les jumeaux, Chloris s'était tellement réjouie de pouvoir lui annoncer la nouvelle et de lui demander d'être la marraine, mais elle savait aussi qu'elle veillerai sur eux de là haut, elle sera leur étoile.....

Meme si elle ne la connaissait pas vraiment bien, il y a quelque chose qui la liait fortement à elle....un lien que Chlo ne savait pas expliquer....

Distributeur de fessées

Depuis l'annonce de la funèbre nouvelle, qu'avait-elle fait...Effondrée sur le moment, peu à peu elle s'était renfermée sur elle-même, se forçant à ne pas montrer sa souffrance.

Tout ce qui lui était arrivé ces derniers temps l'avait détruite au plus haut point...mais était-ce uniquement cela, non...Elle était à présent dans un autre monde, un monde remplit d'espoirs, l'espoir de le retrouver lui...l'espoir qu'elle continuait à veiller sur elle depuis là-haut...pour continuer à vivre.

Toutes ces nuits, depuis l'annonce de la mort de sa marraine, elle les avait passé en haut de la plus haute colline de Vienne, à regarder les étoiles...à regarder surtout cette étoile, au-dessus d'elle, qui brillait plus fort que les autres, c'était elle, Ald en était persuadée et elle lui parlait, souvent...

On lui avait annoncé qu'une veillée allait avoir lieu, à Montélimar, cet endroit que Nad avait tant chéri et qui lui avait causé tant de déceptions...
Même enceinte, même sur le point d'accoucher, même avec une épaule blessée, elle ne pouvait manquer ce jour...Dérogeant à toutes les règles de sécurité qu'elle aurait du respecter, elle monta sur sa jument et c'est à brides abattues qu'elle se rendit à Montélimar. Le vent n'était pas vraiment puissant, mais ses cheveux et sa cape volaient au gré du souffle doux qui s'offrait à elle...Il n'y avait pas que cela...Son pendentif, cette chaîne en argent à laquelle était accrochée une pierre, ce cadeau que lui avait fait Nad à son baptême et qui l'avait tant touchée se laissait également bercé par le vent.

La damoiselle pleurait, les larmes roulaient sur ses joues mais elle ne pouvait en faire autrement...il fallait qu'elle expulse toute cette tristesse qui pesait en son coeur pour ne pas pleurer une fois arrivée et faire honneur à Nadia ce jour si particulier...

Arrivée à Montélimar, elle mit pied à terre et attacha la bride de sa jument à un arbre non-loin. Elle s'essuya ensuite rapidement le visage et les larmes qui y restaient puis remis ses cheveux en place pour être présentable.
De ses yeux qui depuis quelques temps, avaient viré du vert au gris, elle scruta le lieu, une table avait été dressée, comme pour faire la fête...cela ressemblait à Nad, c'est qu'elle aurait souhaité...La jeune damoiselle leva les yeux au ciel et sourit doucement puis dit d'une voix calme et sereine :

Je suis là marraine...je suis venue pour toi...Je te jure de tout faire pour que tu sois toujours fière de moi.
Reste avec moi, continue de veiller depuis les cieux...

Elle s'approcha de Chloris qui était déjà arrivée et lui fit une bise.

Bonjour Chlo...merci d'être venue.

Elle ne savait que dire d'autre, se contentant de lui sourire doucement, elle l'avait remercier, peut-être n'était-ce pas à elle de le faire, toujours était-il que Nad était sa marraine...certainement celle qui la connaissait le plus et avec qui elle avait le plus de ressemblances, elle ne pouvait que souhaiter que se rassemblent toutes les personnes que Nad appréciait afin que se réalise son dernier voeux. Regardant fréquement le ciel, elle attendait que tout le monde arrive non sans murmurer quelques paroles pour sa marraine.

Marraine...Tenshi ne pourra pas venir...mais faut pas lui en vouloir, il pense fort à toi de là où il est, j'en suis sure...

C'est par un morne après-midi de printemps qu'elle avait appris la terrible nouvelle, dès le réveil elle avait senti que la journée serait mauvaise, un mauvais pressentiment qui n'avait fait que s'accentuer sans qu'elle ne sache pourquoi jusqu'à l'annonce sortie de la bouche d'Aldraien.
Du mieux qu'elle le put elle soutint son amie, totalement abattue par l'horrible nouvelle.

Emmitouflée dans une chaude cape Pénélope ne perdit pas de temps pour rejoindre Montélimar.
Le voyage ne fut pas des plus agréables, aux températures encore bien fraîches s'ajoutèrent le manque de sommeil ainsi que les souvenirs qui cognaient à la porte de son cervelet, perturbés par le galop de sa monture.
Cette ville qui habituellement l'enveloppait dans un délicieux état sucré, l'assommait aujourd'hui comme un seau d'eau glacée lui tombant sur les épaules.

Quand elle aperçut le lieu où se déroulait la veillée, elle descendit de sa jument et l'attacha par son licol au tronc d'un vieux chêne solide et rassurant.
Une multitude d'images la frappa en pleine face, Pénélope avança au devant de Chloris et Ald et les embrassa affectueusement.

Pilier de taverne

Admin a écrit:: https://www.youtube.com/watch?v=0v54uKg3kEo
(Les nancéens se sont enfermés dans l'église pour fuir les liseurs de pensées...L'atmosphère est pesante...Nad' vient de chanter une chanson pour calmer Bulle.)

[ Nancy ]

Les yeux fermés, la chanson tourne en sa tête.
Sa mère est là, toute proche, elle sent la chaleur de sa main sur ses cheveux, ébourriffant ses boucles.
Les mots continuent à danser en sa tête, transformant son mal de tête en sérénade.

Quelques secondes passent mais en sa tête des dizaines de souvenirs défilent.
De son passé elle revoit les moments les plus pénibles, les épreuves sanguinaires, la fuite, le suicide de Bab'.
De nouveau le mal de tête cogne, comme un tambour.
Une voix la rappelle à la réalité.

Tu es fatiguée ?
De nouveau la lumière lui parvient, ses yeux s'entrouvrent et sa tête se tourne.
Bulle est à coté, elle l'avait presque oubliée, comme les autres.
Elle lui sourit se voulant rassurante, elle même pourtant inquiète du flou dans lequel elle se trouve.

Elle regarde près de la fenêtre la petite troupe, dehors le cri retenti toujours.
Dans l'ombre près de l'effigie d'Aristote l'ombre réapparait.
Elle ouvre de grands yeux et sans un mot se lève, se dirigeant vers la statue.
Un courant d'air parcourt l'édifice, comme dans un souffle le murmure lui parvient
Tit'ange....Viens...Il est l'heure, je t'attends.

Cette voix, elle lui avait tant manqué, elle ferme les yeux un instant.
Le courant d'air se fait plus frais, presque glacial, dans son dos une légère suée la fait frémir, son front commence aussi à perler.
La fièvre est revenue, elle qui pensait l'avoir soignée.
Je délire par tous les saints, je....je...
Elle se parle à elle même, oubliant le monde autour d'elle.
Sur sa peau cette sensation revient, cette caresse...
C'est comme s'il était près d'elle, elle sent son étreinte, se souvient.
A nouveau ce murmure:
N'aies pas peur, viens, nous sommes tous là.
D'autres voix l'appellent, elle les entend tous.
Allez viens tu vas voir, c'est ce que nous pensions, ce que nous imaginions, nous t'attendons.

Un instant de ce qu'elle croit être un moment de lucidité.
LE mal est en elle, elle ne peut pas rester là, il lui faut quitter cette ville maudite, chasser les voix.

Sans même un regard aux autres, essuyant son front fiévreux elle retourne dans le cloitre, ouvre la grande porte et monte sur sa jument, partant au galop, laissant l'agitation Nancéenne loin.

Dans quelques heures elle serait morte, mais ne le savait pas encore.
Le mal qu'elle soignait comme un rhume était en fait plus important. La fièvre doucement allait faire son oeuvre et ce qu'elle pensait être divagation n'était qu'appel de ses amis défunts, prêts à l'accueillir.

Le malheur qui se perpétue produit sur l'âme l'effet de la vieillesse sur le corps, on ne peut plus remuer, on se couche.

Pilier de taverne

Admin a écrit:: [/i]

Sa course l'avait menée loin, sur des chemins inconnus quelque part au nord est de l'empire, loin de tout.
Pendant deux jours elle ne s'était arrêtée que pour reposer la jument, quelques heures par ci par là.
Son front était toujours aussi chaud mais le tambourinement avait cessé, les voix elles étaient toujours là.

Bien trop fatiguée elle dût se résigner à s'arrêter dans une auberge, perdue, au milieu de nulle part. Quelques autres voyageurs se trouvaient aussi là.
L'aubergiste, une petite dame toute rondelette, l'avait reçue avec gentillesse, s'inquiétant de sa pâleur et la menant dans une chambre.
Ce soir là, près du feu, la blonde se laissa aller, confiant sa vie à une parfaite inconnue, n'omettant aucun détail.

De sa vie et de son entrainement militaire, de sa mère tuée par son propre père. De cette sensation étrange lorsque la lame de la dague entrave les chairs d'un autre, de la chaleur du sang sur ses doigts, de cette peur, de ce craquement définitif en son coeur.
Pourtant elle lui raconta cela comme une histoire féérique, sans jamais un trémolo dans la gorge, comme une histoire fantastique. L'aubergiste à coté écoutait, sans rien dire, se contentant de fixer les flammes comme Nad' le faisait en son récit.
L'heure tardive rendait la bâtisse silencieuse, juste ces murmures, bribes d'une vie, contée uen dernière fois.

Elle parla ensuite de son changement de vie, de Montélimar et de ces gens devenus amis. Il y en avait tellement qu'elle ne pouvait les citer, ils étaient passés en sa vie à un moment quelconque, en avaient fait des moments de plaisir, des moments qui ne s'oublient jamais.

Mais comme toute histoire, celle ci eu une fin...Une fin causée par cet homme.
Sa venue était annoncée par les anciens, ils en riaient mais se tardait. A cette époque j'entretenais une relation avec Fredido, qui m'abandonnait pour ses charges comtales tandis que mon mandat municipal me pesait.
Je me demandais comme tous qui pouvait être cet homme, sa réputation en revanche le devançait, je me voyais déjà le détester.

Il est finalement arrivé, ancien montilien les anciens l'accueillirent avec plaisir. Pour ma part je n'y prêtais que peu attention, jusqu'à le rencontrer plus fréquemment en taverne.
Cet homme m'a simplement appris l'amour.
Elle s'était tue un instant, cette fois ci sous le coup de l'émotion puis avait repris, d'un ton las
Il a été cette merveille en ma vie, cet homme était de ceux qui ne laissent indifférents. J'ai connu avec lui les plaisirs de l'amour mais aussi les plaisirs de la vie, être libre...Je me suis aperçue à ses côtés que malgré ce caractère d'indomptable je m'étais moi même cloitrée en une cage dorée. Certes mes amis comptaient, mais cette autarcie ne pouvait nous être bénéfique.
Avec lui j'ai donc tout quitté, découvrant les routes...

Elle conta ses voyages, ses découvertes, leurs rires, leur passion quotidienne, puis cette dispute, son départ. Elle décrivit ensuite la missive qui lui avait appris ce suicide, sur leur plage.
Elle décrivit ensuite la longue abyme dans lequel elle tomba, levant parfois les bras, remontant quelques mètres, avant de retomber, inlassablement, jamais vraiment heureuse.Mais c'est bientôt fini je crois, l'agonie se termine enfin.
L'aubergiste tenta de la rassurer en lui proposant de la soigner mais Nad' refusa.
Je crois qu'il est temps de laisser le destin se faire, mais je les entend, ils sont tout près, ça ne va plus tarder.

L'aubergiste frissonne, dehors le soleil laisse entrevoir quelques rayons, le coq se met à chanter.
Je voudrais voir un dernier coucher de soleil et je dois leur dire adieu.
Oui allez y l'air frais vous fera du bien vous verrez, je vous prépare un petit déjeuner et nous appelons le médicastre, vous verrez tout va s'arranger.

[i]De nouveau elle caressa sa main avant de la laisser rejoindre le jardin.
L'air était frais, mais avec sa fièvre cela lui fit du bien. Doucement elle s'installa sur le banc, sortant de quoi faire une missive de sa besace.

Pilier de taverne

La jeune femme rentrait de Lyon ou l'armée l'avait prise plus qu'il n'était prévu. Fatigué de 3 mois à commander cette armée , l'épisode tragique , les deux autres nuits a poursuivre les brigands ...Tout cela l'avait fatiguée, lassée.
Les procès quand à eux lui avaient donné un gout amer en bouche.

Accompagnée de Guidel et d'Alek, elle avait rejoint Montélimar. Sa mine était sombre depuis quelques temps.
Elle avait reçu la missive de sa soeur, et son coeur depuis était en peine .

( La Lettre : )

Citation :: Mes chers amis, chers frères, chère soeur,mes petits fillots, le temps me manque pour me confier à chacun d'entre vous, je suis trop lasse pour y arriver, pardonnez moi donc de cette dernière missive qui vous est à tous consacré.
Il n'est pas un temps où vous avez quitté mon coeur, toujours, en chaque lieu parcouru, en chaque village visité, vous étiez en fait surement ce seul lien qui me raccrochait à la vie.
Je ne garde en souvenirs pour ces dernières heures que nos bons moments, Lady, Fhar, Tilou, nos bêtises en taverne. Ces fous rire que je n'ai plus trouvé loin de vous, ces plaisirs qui n'en étaient pas vraiment car sans vous.
Qu'avons nous fait ou plutot qu n'avons nous pas fait? Bien plus qu'une famille, des amis, des confidents...
Mes seuls regrets seront de ne voir pousser vos descendances, ces valeurs que nous protégeons, les voir grandir en eux aurait été un réel plaisir pour une tante telle que moi.
J'aurais tant à vous dire mais les mots sont parfois inutiles...

Phélim et Ald, mes petits fillots, vous n'aurez point eu longtemps à me supporter en marraine, heureusement vous avez eu le temps avant.
Petit rustre, petite demoiselle, je n'aurais jamais pensé vous voir me demander un jour d'être votre marraine.
Toi ma demoiselle, si posée, si pragmatique, ces petits moments où tu as su faire disparaitre mon coté sauvageonne, ces larmes que tu as réussi à extorquer à mes yeux...Merci, comme une bouffée d'air tu as su faire sourire une âme bien défraichie.
Toi mon ours, mon rustre si ronchon et pourtant si réfléchi, ne change surtout jamais, si ce n'est ton mode de rangement. Ne plus te mordre me manquera, tu permettais à mon vieux coeur de palpiter sous ta rugosité, l'énervement m'ayant surement gardé en vie de longs mois grace à toi. Mais cesse s'il te plait de penser les politicards gentils, mords un peu plus, papillonne un peu moins...Et fous la paix aux religieuses...

Sur ces quelques mots je vous laisse, je serai là haut à vous veiller...
Je vous aime tous et vous embrasse une dernière fois.

PS: Caprice sera ramenée à Appolline, cette saleté de jument n'a jamais été si douce qu'avec cette petite, bien que je comprenne au fond pourquoi...

( LapetiteNadia à l'Auberge, là bas )

Citation :: Sa main posa la plume dans l'encrier avant de retomber près du parchemin.
Ces quelques lignes lui avaient pris du temps, le soleil avait émergé pour moitié, dispersant ses rayons sur la vallée.
Ses yeux une dernière fois avaient caressé le paysage, un dernier paysage, calme, serein.
Un rayon vint réchauffer son visage.
Le murmure se fit entendre. Tit'ange...
L'aubergiste la trouva ainsi, souriante, le regard vers le ciel. Lui fermant les yeux elle se signa et prononça une prière.

On aurait pu chanter ceci:

Elle disait "j'ai déjà trop marché,
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,
Trop lourd de peines"
Elle disait "je ne continue plus,
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.
C'est plus la peine"
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Le matin où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil

Ce jour la, elle avait mis ses champs en vente car elle ne pouvait plus restée à Montélimar. Elle allait s'installer plus pres de celui qui prenait une place de plus en plus importante dans sa vie.
Appoline, qu'elle avait pris avec elle en s'arretant à Urre, l'accompagnait sans dire un mot .

Montélimar ....
ILs s'arreterent devant sa petite maison, elle descendit de cheval.
Un coup d'oeil aux maisons voisines , son coeur se serra : Tilman .... Nadia . ils habitaient tous les 3 les uns a coté des autres, s'aidant, allant les uns chez les autres... une vie de famille qu'ils n'avaient pas eu .

SOupire

Faire ce qu'il fallait afin de prendre la route et faire ce qu'elle croyait juste. Ne pas laisser son corps la bas ....
Elle allait partir a sa recherche, c'était nécéssaire..

Dame Antlia .. oh pardon, Baronne

Ne t'embete pas avec le "Baronne" Azure ... Comment vas tu? Tu m'as l'air bien essouflée .

Et reprenant son souffle rapidement et bruyamment, la nourrice d'Appoline expliqua :

Il est là, il est revenu ! Arthurus est à Montélimar, au cimetière!

Antlia lacha ce qu'elle avait en main, puis se précipita sans mot dire vers le lieu dit ... le coeur battant, près à exploser .
Il avait ramené son corps ?

Elle prit les pans de sa robe ( eh oui ce jour la était jour d'exception ) et se mit à courir pour arriver précipitamment devant Arthurus .

Bonjour à vous Arthurus . Ma soeur ?

Tout avait été dit en un souffle, saccadé .

Il vit arriver quelques personnes mais resta en retrait, chacun vivait son deuil à sa manière, lui le vivait en brigand qu'il était redevenu, seul.
Il se demandait s'il n'aurait pas du ramener le corps, mais la petite aurait été capable de le hanter à vie et ça il ne préférait mieux pas.

Il vit s'approcher Lady, baissant la tête en la saluant.

Dame de Urre, j'aurais aimé vous revoir en d'autres circonstances.
Ces mots à peine terminés il osa ce qu'il n'aurait jamais dû faire, enlaçant la noble sans même une grimace, lui murmurant à l'oreille
Merci dame Lady, merci pour tout ce que vous avez pu apporter à Illianna, pour tout cela je vous serai éternellement redevable.
Il avait dit Illianna, car pour lui elle était toujours cette petite fille aux boucles blondes qui le suivait partout.
Relachant son étreinte il plongea ses yeux dans ceux de Lady.

Son corps est resté là haut, elle m'a fait promettre de ne pas la ramener ici. Elle voulait, vous savez...Le retrouver.
Malheureusement la fièvre ne lui en a donné le temps d'après ce que m'a dit l'aubergiste.
Il regarda alors la table dressée derrière eux.
Dans sa dernière missive elle me demandait de respecter ses choix, cette fête en faisait partie.
Je vous remercie d'être venue, elle doit nous regarder de là haut, faisons lui ce dernier plaisir....

Distributeur de fessées

[Là haut]

Sa mère tente de garder toute son attention.
Les colombes volent en arabesque devant eux.
Derrière un groupe est en train de chanter.

Devant eux se dressent plusieurs boites, de là on peut regarder ce qu'il se passe en bas.

Bon je vais regarder ce qu'ils font ce matin.
Sa mère lui retorque:Aujourd'hui tu attends un peu, hier tu as passé ta journée à les veiller.
Bah oui il me manquent, j'aime bien les regarder. Et puis normalement aujourd'hui Arthurus doit ramener Caprice à Appolline, je ne veux pas rater ça.

Bab' la regarde. Dis Tit'ange, je vois que rien ne change au paradis, toujours aussi têtue...
Attends un peu..
Ils savaient tous que ce jour était celui de la veillée et voulaient qu'elle attende un peu qu'ils arrivent tous, pour les voir de nouveau réunis, elle qui disait ne regretter que ça de là bas.

Nad' se leva et essaya de jeter un oeil à la boite à images mais un coup de canne la fit se rasseoir.
Pépé toujours aussi agile avait pour avantage au paradis de n'avoir juste à penser, la canne obéissait.
Frottant sa fesse elle grommela.
Comme tu dis certaines choses ne changent pas au paradis....

Maire

Bea avait appris la triste nouvelle et se rendit à Montélimar pour rendre un dernier hommage à son amie Nadia. Elles avaient fait leurs débuts ensemble, son cœur s’alourdi en plus en plus en voyant l’entrée dans l’église Joss n’étend pas la pour l’accompagner, elle s’arrêta sur le perron et repensait à leurs bons moments en taverne, leurs crises de fous rires et même des pleures mais toujours à se soutenir mutuellement dans la joie et la tristesse.
Elle ne pensait pas revivre ici pour un événement aussi triste, elle entra dans l’église les larmes aux yeux et alla faire la bise aux personnes déjà présente prenant sa filleule dans ses bras pour la câliner, elle était tellement dépité par cette événement.

Mes amis ayons une pensées positive pour Nadia elle doit être bien entourée ou elle est maintenant et je pense qu’elle ne voudrait pas nous voir triste mais lui faire un dernier hommage avec un petit sourire en pensant à elle.

Elle se dit que cela remonterait le moral de ses amis mais son cœur saignait de perdre encore une de ses amies
Elle s’installa à leurs cotés s’agenouillant priant pour la paix de son âme

Sinistre et bien triste habitude. Il ne s’y ferais jamais ce montagnard, tant le nombre de personnes qu’Aristote lui avait permit de croisé étaient parties prématurément. Cette fois ci il avait rappelé près de lui la petit nad, la blonde amoureuse de la vie, de la nature de belle prose. Qu’avait elle mérité pour partir si tôt de la sorte ?

En son esprit chaque jour plus sombre, il se rappela sa venu à Briançon avec sa sœur, une époque qui semblait si lointaine. Il avait un temps cru qu’elle resterait dans les montagnes, mais a vrai dire elle avait une envie de liberté peut être un besoin de fuite, il ne le sera plus jamais dorénavant.

Etrangement il se souvint de cet hiver, qui les avait vu arriver avant la fermeture des routes que la neige rendait impraticable une partie de l’année. Et puis après des soirées en taverne, et puis une balade….. Un lac… des moments simples loin des préoccupations de la vie, dans une région qui semblait figée dans le temps.

Silencieux, s’effaçant devant le chagrin des proches il se mit dans un coin, assistant à la cérémonie, visage et bouche fermés. Dans la doublure de son mantel une fleur particulière attendant de venir la rejoindre, cette fleur des montagnes appelant a la liberté, l’edelweiss.

Admin

Tilman était sur les routes du royaume lorsqu'il appris la nouvelle du départ de sa soeur vers le Tres Haut.
Il se detourna aussitôt de sa route pour venir rejoindre et accompagner sa si chère soeur une dernière fois.
Comme a son habitude, sa filleule avait pris le contre pied des regles etablies en demandant une fete pour sa mort...
Il en souriat interieurement.
Même morte, tu continuer à vivre comme tu l'as toujours fait: libre et sauvage.
Je t'aime tant ma Nad.
Tu ne quitteras jamais mon coeur, ni mon ame.
Repose en Paix la haut et veille sur nous du haut de ta demeure eternelle.

Puis levant la tete au ciel, il regarda les etoiles.
Ces etoiles qu'ils avaient tant regardé tous les deux assis l'un avec l'autre.
Ce soir un de plus dans ce ciel si noir, brillait bien plus que les autres.
Il souriat en pensant que cette etoile était desormais sa Nad, sa soeur, sa filleule, son amie, sa confidente.
Merci de me guider sur cette terre ....
Je sais que tu brillera toujours pour nous, même en pleine lumière.
Je ne te dis pas adieu mais a bientôt.
Nous nous retrouverons un jour là haut et nous reprendrons notre chemin interrompu.
Mais surtout....
Arrete d'embeter les anges hein??
on recoit plein de plumes en ce moment sur terre.......

Distributeur de fessées

Là haut
Ses doigts touchent la boite à images et enfin ils apparaissent à ces yeux.
La troupe s'est installée derrière elle, des chuchotements se font entendre.
L'heure est au spectacle pour les anges.

Le "spectacle"
Arthur s'avance et se met près de la table, se servant un verre avant de le lever au ciel, attirant l'attention à lui.
A nad'!
Cette demoiselle m'a demandé d'organiser une veillée qui ne soit semblable à aucune autre et bien là voici.
Nous sommes ici pour boire et parler du bon vieux temps, pour vivre selon ses mots.
Mais avant tout ça j'ai un texte à vous lire.

Là haut
Son doigt touchent de nouveau l'écran afin de changer les angles de vue, derrière certains ralent.
Elle se retourne et les regarde:
Eh dites c'est ma veillée je regarde où je veux non mais...
Sentant le coup de canne arriver elle se pousse légèrement et se remet à trifouiller l'écran.
Son regard scrute les personnes présentes, la faisant sourire.
Certains manquent mais finalement elle n'y prête attention. Seuls comptent ceux présents.
L'objectif se fixe sur sa soeur, Nad' caresse l'écran à l'endroit où la joue de Lady apparait. Il parait que la caresse d'un ange se ressent.
Un soupir suit et l'objectif montre cette fois sa demoiselle.
Cette fois c'est le ventre que Nad' caresse doucement. Elle ferme les yeux et sourit en voyant le bébé.

De là haut rien ne lui échappe, être ange sert au moins à cela.
Ses yeux s'arrêtent sur la silhouette de son frère. Le pèlerin, le plus calme de tous, il lève la tête vers elle comme pour la saluer.
Péné et Béa se tiennent côte à côte, les deux droles de dames. Voir ses deux amies lui fait extrêmement plaisir.

Une main doucement vient se poser sur la sienne, elle tourne la tête et les regarde rassurante.
Ca va promis je ne pleure pas...
Enfin ses yeux aperçoivent la silhouette du vicomte.
Etonnée elle fait se rapprocher le plan. Elle l'observe un instant, touchée de sa venue mais toujours aussi étonnée.

Le "spectacle"
Arthur toussote pour s'éclaircir la gorge et se met à lire.

Citation :: Mes amis,
Si vous écoutez ce passage c'est que je suis au paradis. Et oui au paradis! N'en déplaise à certains, avoir un caractère de porc ne mène pas en enfer.
Et maintenant que je suis morte je peux à tous vous l'avouer.
Oui je suis une voleuse, j'ai volé le coeur d'un homme une fois, oui j'ai été mauvaise bourgmestre parce que j'ai pas encore assez ralé.
C'est tout ce qu'ils ont à me reprocher alors pensez vous le paradis, je dois y être bien assise en ce moment.

Là haut
Elle rit à en pleurer, oui le paradis elle y est confortablement installée et bien entourée.

Le "spectacle"

Citation :: Trèves de plaisanteries, si Arthurus a bien fait son travail, sans quoi je le hanterai à vie.

Ah ça je le savais!
Il regarde vers le ciel en grommelant puis reprend.

Citation :: Je vous demanderai en cette veillée de faire une fête comme nous en avons tant vu.
Pourquoi pleurer ou être triste?
Avez vous déjà imaginé le paradis? Moi oui je l'ai fait et si cela y ressemble aucune raison à quelconque tristesse.

Et de là haut mes amis je trinque à mon tour, à vous!
A plus tard là haut mais ne vous pressez pas.
Nad'

Il les regarda et leva de nouveau son verre.
A nous tous!

Là haut
Nad' lève son verre, les autres suivent, trinquant ainsi à la santé de leurs vivants, l'écran s'éteint, l'ange doit mener une vie d'ange.

Pilier de taverne

Citation :: Son corps est resté là haut, elle m'a fait promettre de ne pas la ramener ici. Elle voulait, vous savez...Le retrouver.
Malheureusement la fièvre ne lui en a donné le temps d'après ce que m'a dit l'aubergiste.
Il regarda alors la table dressée derrière eux.
Dans sa dernière missive elle me demandait de respecter ses choix, cette fête en faisait partie.
Je vous remercie d'être venue, elle doit nous regarder de là haut, faisons lui ce dernier plaisir....

PLongée dans ses pensées, elle n'arrivait plus guère à réfléchir .
Elle se trouvait devant Arthurus, mais son esprit était ailleurs. Sa soeur ...
La jeune femme le coeur serré, un poids sur la poitrine à ne plus pouvoir respiré se tenait la, devant lui.
Elle avait ncore la lettre que celle ci lui avait fait parvenir ... pliée dans son corsage, elle ne la quittait plus.
Dernier témoignage de son aimée, de sa chère et tendre soeur . Dernier lien ... dernier témoignage de sa vie .
Malgré son sale caractère, c'était un être qui pouvait montrer une telle générosité. Son sourire, leurs rires leur connivence ..
Qu'est ce qu'elle allait lui manquer ... un manque, un vide.

La blonde regardait Arthurus sans le voir ... Une fête ! C'était bien d'elle .

Son premier mouvement fut réfractaire ... fêter la mort de sa soeur ... non !
Puis les mots tournèrent dans sa tête ... une fête pour son souvenir, nos sourires pour sa paix, et les commissures de ses lèvres se levèrent.

Sa marraine vint vers elle et la prit dans ses bras. Des larmes coulèrent sur sa peau d'albâtre, sans un bruit: larmes de douleur, larmes

Elle essuya ses larmes puis se retourna vers ses frères. Fhar et Tilou .... Elle alla vers eux et les serra très fort contre elle. Ce besoin de se ressourcer , cette force qu'ils avaient ensemble.
Quelques instants, le temps arrêté ... jusqu'à ce qu'une petite voix l'interpelle derrière elle :

Oh Man : le ceval de tatie !
Ze peux monter dessus ?

Appoline venait de faire son apparition . Soulagement ou douleur supplémentaire, comment lui dire?
Elle regarda alors Arthurus, puis prit une chope, puis d'une voix cassée et étranglée

A la Blondinette, à notre soeur et amie , La petiteNadia !

» Te revoir
» au revoir...
» au revoir marraine
» Un petit au revoir....