Tribly, qui travaillait enormément ces derniers temps, courant entre son champ et son echoppe, se dirigea vers le petit nid douillet qu'elle partageait avec Narci depuis qu'ils étaient unis pour la vie devant Aristote.
Elle pressait le pas, impatiente de se blottir enfin contre son tendre époux et d'oublier sa dure journée de labeur...
Arrivant près de la maison, elle fut étonnée de ne pas voir la douce lumière du feu de cheminée à travers les fenêtres...Etonnée, elle se précipita vers la porte qu'elle poussa d'un coup sec.
La maison était sombre et apparement vide...
Ne comprennant pas ce qu'il se passait, Tribly resta un instant immobile, sur le pas de la porte.
Mais où pouvait donc être Narci ? Ses yeux s'habituant à la pénombre et le clair de lune qui entrait par la porte encore entre-ouverte aidant, elle vit qu'un parchemin était posé sur le coin de la table. Elle le saisit entre ses doigts et le lu.
Son sang ne fit qu'un tour...Comment cela, Narci était donc parti ? Elle l'avait à ce point négligé, pour se focaliser sur son travail, qu'elle ne s'en était pas rendu compte ?
Elle se sentit honteuse, et malheureuse. Son époux lui manquait plus que tout...il fallait qu'elle le voit au plus vite, qu'elle se blotisse tout contre lui et lui dise à quel point il comptait pour elle...
Tribly tourna sur ses talons, claqua la porte derrièere elle et sauta sur le dos de son cheval en lui murmurant :
Cours, mon beau, galope tant que tu pourras, conduis moi vers Embrun que je rejoigne au plus vite mon tendre amour qui me manque tellement !