Naissance d'un ange

Ce matin là, Tribly se leva vers 9h. Le bébé la fatiguait énormément ces derniers temps, et elle ne pouvait plus se permettre de travailler.

Elle s’étira longuement avant d’aller se préparer une infusion, qu’elle alla boire sur le pas de la porte. Le soleil brillait de mille feux, et tout semblait étrangement calme. Elle aurait voulu se serrer tout contre son époux, mais ce dernier était parti tôt pour le verger et elle n’avait pas la force de le rejoindre.

Elle décida de retourner se reposer un peu.

Juste au moment où elle allait s’allonger, Tribly sentit une vive douleur lui parcourir les entrailles. Son visage se crispa et elle s’agrippa aux cotés du lit. C’est alors qu’elle baissa les yeux et aperçut une large tache de sang sur les draps. Elle n’avait aucune connaissance en matière de mise au monde, mais son instinct lui dit que quelque chose d’anormal se passait.

Prise de panique, Tribly essaya tant bien que mal de garder son calme, ne sachant que faire…Elle aurait voulu crier, appeler au secours mais elle n’en avait pas la force, et quand bien même l’eut elle eu, personne n’aurait pu l’entendre. Elle poussa un gémissement et s’affaissa sur le lit, sentant le sang qui continuait de ruisseler le long de ses jambes. Elle allait perdre connaissance lorsqu’elle eut une vision. La vieille femme qui avait déjà sauvé le bébé se tenait auprès d’elle, murmurant des mots dans une langue qu’elle ignorait. Elle perdit alors connaissance, se sentant soulagée, tout d’un coup.

Tribly ouvrit les yeux, ne sachant combien de temps s’était écoulé. A ses cotés, Narcimore la regardait d’un air anxieux, tout en lui serrant la main entre les siennes. Sa première pensée fut qu’il était arrivé quelque chose au bébé. Elle tourna vivement la tête et vit la vienne femme, qui tenait contre elle leur enfant et le berçait tout en lui murmurant des mots incompréhensibles au creux de l’oreille. Voyant que Tribly était réveillée, elle l’arrêta d’un geste, sentant que cette dernière allait la remercier et lui dit juste :

Taisez-vous. Et regardez plutôt votre superbe petite fille. Le seul remerciement que je puis accepter de votre part est que vous appeliez votre enfant Dara. Cela signifie « Chêne » en gaélique, la langue de mon enfance. Et pour avoir survécu à cet accouchement difficile, votre enfant sera forte. Forte comme un chêne.

Sans autre explication, la vieille femme disparu comme elle était arrivée, laissant Dara dans les bras de sa maman qui pleurait de bonheur.

Elle regarda sa fille et chuchota :

Tu es si belle ! Belle comme un ange…

Tribly se tourna ensuite vers son époux, les yeux humides, et l’embrassa tendrement avant de lui tendre leur fille et de lui dire :

Je t’aime tant, mon amour !

Elle s’endormit aussitôt après.

Narci rentra chez lui pour le déjeuner.
Il avait ramassé plusieurs beaux fruits et était impatient
de les montrer à sa douce.

Arrivé devant leur demeure il était surpris de voir la porte
ouverte.
Il s’approcha, doucement, redoutant le pire.
Il ne vit personne dans la pièce principale mais entendit
quelques sons étranges venir de la chambre.

La porte était ouverte et il vit une vielle femme au dessus
du corps de sa bien aimé. Il y avait du sang partout autour de son épouse. Les
larmes lui montèrent aux yeux, il recula d’un pas, attrapa son couteau de
boucher et s’avança sans bruit vers la porte.

Au moment où il allait s’élancer sur la vieille femme
celle-ci lui envoya :

Posez ce couteau et
venez m’aider au lieu de faire des bêtises.

Narci en resta bouche bée. Il s’avança, le couteau toujours
à la main et arrivé aux côtés de la femme il vit qu’elle portait un enfant… son
enfant.

Il resta stupéfait et ne fut tiré de sa torpeur que par la
voix de la femme.

Bon vous allez le couper ce cordon ou je dois me débrouiller toute seule.

Narci regarda son épouse et aperçut le lien qui l’unissait à
leur bébé. Il leva le couteau est coupa juste ou la vieille femme lui montrait.

Celle-ci s’éloigna un instant vers une petite bassine
qu’elle avait préalablement rempli pour laver le bébé.

Narci prit les mains de son épouse alors que celle-ci
commençait à ouvrir doucement les yeux.


Elle le regarda un instant puis tourna vivement la tête vers
la vieille femme.


Cette dernière dit quelques mots avant de tendre l’enfant à
Tribly.
Narci regarda son épouse et sa fille et releva la tête pour
enfin dire quelques mots à la femme mais celle-ci avait déjà disparu.
Il regarda de nouveau son épouse, prit l’enfant dans ses
bras, rendit un doux baiser à son épouse qui retourna aussitôt au pays des
songes.

Je t’aime aussi mon pti ange

Il admira sa petite fille qui lui souriait puis alla prendre
un linge propre pour l’emmailloter.





Il apporta une couverture propre pour son épouse.