Grimoire

Sur une table basse,
Un vieux grimoire est posé.
Il semble appeler la populasse,
A l'ouvrir et le feuilleter.

Sombres Souvenirs

Dans cette chambre humide où nulle clarté ne passe,
Je m'écoeure des folles odeurs de peur et de mort,
La soif de liberté que chaque jour dévore,
Assèche ma gorge et m'enchaîne dans cette angoisse.

Je pleure chaque minute couchée sur ma paillasse,
De ces blessures profondes me laminant le corps,
Et rêve de ce bateau me ramenant au port,
En emportant au loin cette morne disgrace.

Les ayant usés de mes longs pleurs d'agonies,
L'ombre à eu raison de mes yeux endormis,
Un héritage fatal de cette nuit incessante.

Etouffée par le corps de cet homme me couvrant,
Et blessant mon âme pour toujours fort aisément,
Chaque nuit passant devient une ôde oppressante.

VF

Amour impossible

J'aime ! J'aime sans espérances ...
Depuis qu'il m'a parru, j'ai perdu le repos.
J'aime et je meurs de ma souffrance,
Crucifiée tel un ex-voto.

Comme les étoiles, astres que la nuit sème,
Parmi les vaillants brille celui que j'aime.

Mon frère, tu connais le mal qui me dévore,
Et que rien ne peut apaiser désormais.

Mon coeur est maintenant possédé.

VF

Absence

Vous ne pouvez pas savoir combien vous aimez,
Tant que la perte d'un amour n'est pas arrivée.
Cette dague froide, dans votre coeur plantée,
Le laminant à jamais en le faisant saigner.

Les souvenirs affluent, en vagues constantes,
Les mots que vous n'avez pas su dire vous hantent.
La joie des personnes autour de vous présentes,
Perce votre âme et vous ensanglante.

Vous pleurez la nuit dans cette chambre sombre,
Vous ne vivez plus et n'êtes qu'une ombre,
Un corps sans vie et laissé dans les décombres.

Vous espérez un retour et priez sans cesse,
Sentez encore sur vous ses douces caresses,
Dieu qui vous aimeriez sortir de cette détresse.

VF

Les amants

Le soleil se lève sur les draps blancs froissés,
Et la clarté réveille les amants enlacés.

Leurs effets éparpillés sur le sol lambrisé,
Témoignent de l'agitation de la nuit passée.

Les caresses nocturnes ses sont muées en jeu libertins,
La jeune femme frisonnait sous des tendres calins.

Témoin de leur nuit, au soleil, la lune à laissé place,
Et l'amant réjouis, sa belle de ses bras enlace.

Aphrodite par la fenêtre observe les amoureux,
Un sourire l'éclaire, voyant leur désir dans leurs yeux.

Leurs deux corps fatigués à nouveau s'entremêlent,
Et leurs coeurs battants, rythment des caresses charnelles.

De ses doigts, l'homme effleure à nouveau cette peau laiteuse,
Et l'âme entière de sa compagne s'enflamme, frisonnante et heureuse.

VF

Déesse

Déesse des Ages oubliés,
Combien de regards vers toi se sont levés ?
De l'enfant qui t'imagine douce comme le miel,
A l'amoureux qui te lance sont vibrant appel.
Vois-tu encore malgré le temps qui passe,
Ce monde où nos rêves trépassent ?

Tiens moi compagnie cette nuit,
Laisse moi te regarder avancer dans le ciel sans bruit
De ta marche éternelle.
Suspends ton cours un instant ma Belle,
Laisse moi croire que de tes pâles rayons
Qui tombent la nuit sur nos maisons.
S'égoutte encore un peu de ce bleu
Qui de celui que j'aimais ornait les yeux ...

La nuit est ton écrin et les étoiles ta traîne,
Je te contemple belle reine,
Et daigne ce soir m'accorder un voeu.
Un de ces souhaits qu'on ne regrette pas vieux:
Gardienne des rêves,
Qui jamais n'a vu le soleil qui se lève.
Brille encore un peu juste pour moi,
Que je puisse encore rêver de celui qui fut pour moi,
Ce que le Soleil te manque à toi ....

N.