Chambre d'amis

Bea se décida en fin de finir la chambre d’amis car elle risque d’en avoir besoin dans peu de temps



et etait contante du resultat

On apprécie les petits plaisirs que lorsque l’on en a été privé. Lorsque Fablitos ouvrit un oeil se matin là, il fut fort surpris de se trouver dans un lit confortable, sous un édredon douillet, sa belle à ses côtés. Il avait perdu l’habitude de ces moments agréables, de ces petits bonheur qui font la joie de vivre. Il s’étira longuement en se levant, prenant grand soin de ne pas réveiller sa compagne qui, harassée par de longues journées de voyage, se refusait à quitter les bras de morphée.

Il traversa la chambre pour se rendre devant une commode où trônait un broc d’eau claire et une cuvette en faïence. Fablitos fit couler l’eau limpide dans le récipient et entrepris de faire sa toilette matinale. Une fois frais comme un gardon, il se mit en quête de leur ôte d’un soir, afin de la remercier encore une fois.

Ils avaient croisé Béa la veille au soir dans une charmante taverne Montilienne répondant à la sympathique appellation « au petit cuni » bref, tout un programme et peut être un rien prémonitoire… Cette dernière ayant le cœur sur la main avait leur avait ouvert les portes de sa demeure afin qu’ils puissent passer la nuit dans la chambre d’amis. Cela faisait un certain temps déjà que Fablitos n’avait pas aussi bien dormi, même s’il avait peu dormi cette nuit là. Enfin une couche confortable, des draps propres et frais qui sentaient bon la lavande, et sur la table de nuit une petite coupelle remplie de nougat, spécialité locale, oh combien appréciée par sa compagne ! Cela le changeait des meules de foins, des étables et des remises de taverne qui lui servait de gîte depuis quelques semaines.

Il emprisonne le regard de Sélène. Elle ferme les paupières, passe les bras autour de sa nuque, l’attire contre elle et lui prend les lèvres avec ferveur et emportement, une sorte de d’empressement mêlé de sensualité. Comme elle lui rend ses baisers, la tête en feu, elle se recule, submergée. Ils se regardent, la respiration coupée, les yeux brillants, la mine sauvage.

Par-delà son amant, elle jette un rapide coup d’œil à l’immense miroir dont la présence lisse les accompagne partout dans la chambre. Elle s’y découvre, les joues empourprées, le corps enflammé par l’étreinte. Elle semble passer par une attitude de défi, puis soudain, d’elle même, elle se dépouille de ses vêtements, libérant sa poitrine bondissante.

Fablitos s’était légèrement reculé. Appuyé contre la commode il cherche à comprendre ce que dissimule le regard farouche que lui jette Sélène.

Maintenant, viens ! exige t’elle en le prenant par la main.

Elle le mène au travers de la pièce et le fait basculer sur le lit. Là, protégée par le cops de son écuyer qui la recouvre toute, elle le dévisage avec envie. Il sent ses muscles se dénouer. Elle lui sourit avec une infinie douceur. Elle dégage sa main pour caresser ses cheveux. Il la dévisage avec une curiosité aiguë. Il approche son visage du sien. Elle remonte sa main le long de son aine. Elle dégrafe la chemise de Fablitos et le dépouille de ses vêtements.

Viens !

Troublé, emporté par ce nouveau jeu, il laisse aller sa tête sur l’oreiller, entre avec elle au pays des cendres rougeoyantes. Elle commence à râler. De ses ongles, elle lui meurtrit les épaules. Il commence à voyager en elle comme une bête heureuse, sans frein ni retenue, et se livre tout entier au gueuloir des jeux d’amour. Comme ses cris se conjuguent à ceux de Sélène, il oublie, l’espace d’un coma heureux, l’endroit où ils se trouvaient.

C’est leur deuxième et dernière nuit au 80 rue du jeu de paume, demain ils rejoindront leurs compagnons et reprendront leur périple sur les sentiers de la soif…

Bougies diffuses de lumière douce...pétillance des regards qui se lient...goût de miel sur les lèvres soudées en un baiser sucré..bruits de bulles de chopes de Clairette...ébullition des sens, ivresse de l'esprit...se sentir fondre comme un nougat en bouche...sentir la chaleur de son corps rendant bien pâle la chaleur radiante de l'âtre flamboyant...douceur des gestes, des regards...effleurements veloutés, éveil des sens, éveil du désir...animal...

Sensations multiples mélangées. Sélène lui lance un regard félin, laisse glisser sa robe le long de son corps, s'offre nue à son regard...se mord la lèvre...son univers ne tient qu'à lui...il remplit tout son espace...plus rien n'existe hormis lui...doigts qui s'entrelaçent, main qui entraîne Fablitos vers elle, avec elle...l'intime à rejoindre cette couche témoin de leur amour...

Sentir le moelleux des plumes accueillir dans un silence étouffé leurs corps enlacés dans leur éternité...Elle se sent recouverte délicatement de son corps, instant fragile et immobile, elle plonge dans l'émeraude de son regard en lui offrant la douceur sucré de son sourire, ses mains enlevant les vêtements qui la sépare de la chaleur de sa peau...l'intimer encore, d'une voix froissée de désir brûlant et se laisser entraîner agréablement sous le délice des ses mains, contact à corps perdus une pluie d'étoiles dans les yeux...sélène effleure ses lèvres comme l'on goûte un met brûlant, les grignote tendrement, embrasse son menton, descend la caresse de ses lèvres dans son cou pour la faire mourir en mordillant le lobe de l'oreille de son amant...


Sélène soutient la fièvre diffuse des yeux de Fablitos tandis que leurs corps s'unissent, soupirs échappés, souffles mélangés, ongles griffant la peau...sens aiguisés, à l'affût du moindre frisson, du moindre désir...ballet des corps, de vagues caressantes le sable fin d'une plage, la mer monte, la houle se forme, va et viens de vagues d'écumes, montantes, rageuses, sauvages pour venir se fracasser contre les rochers en une pluie cristaline...

Le calme après la tempête, les corps enlacés, repus au banquet des plaisirs, essoufflés, perdus, échoués dans un lit de plumes, doigts encore entrelaçés, Sélène goute le parfum salé de sa peau, visage au creux de son cou, murmure...


Sommes nous vivants ?

Sourire...s'endormir dans la chaleur de ses bras...demain reprendre le voyage, garder à jamais le souvenir de cette ville accueillante au goût de miel...

Trois semaines environ s’étaient écoulées depuis leur passage à Montélimar. La demeure de Béa était toujours aussi chaleureusement accueillante, même si les circonstances de leur voyage n’étaient pas aussi réjouissantes que lors de leur première visite icelieu. Un vent de liberté les poussaient cette fois-ci plus au sud, vers la Provence, ses champs de lavande, son vin couleur rosée et ses oliviers.

De nouveau, ils avaient accepté l’hospitalité de Béa, croisée la veille dans une taverne Dioise. Fablitos retrouva sans peine le chemin menant au 80, rue du jeu de paume, le seul moment où il douta de son sens de l’orientation fut lorsqu’au détour d’une rue il n’aperçut pas son point de repère habituel, le Ptit Cuni, qu’était il advenu de ce sympathique beuglant ?

Une fois arrivé devant la maison il mit pied à terre puis aida Sélène à en faire autant, il sortit le trousseau de clés que lui avait remis la propriétaire des lieux lors de leur rencontre à Dié et ouvrit la porte. Une douce chaleur régnait dans l’intérieur propret et un doux parfum de miel embaumait l’air ambiant. Un petit mot de Béa et Joss avait été déposé sur une table à leur attention et bouquet de fleur attendait Sélène à l’entrée.

Pendant que Sélène prenait possession des lieux, il ressortit afin de panser les chevaux, leur fournir ration de picotin et couvert pour la nuit. Fablitos récupéra dans ses fontes quatre bouteilles de clairette millésimée prélevées de sa réserve personnelle, en remisa trois dans le cellier afin de remercier Joss et Béa de leur amitié et garda la dernière avec lui avant de rejoindre sa compagne.

Il la retrouva confortablement installée devant la cheminée en pierre dans laquelle crépitait une bonne flambée. Elle avait pris soin d’étaler les peaux de mouton et les couvertures qu’ils avaient amenées avec eux en prévision des futures étapes qui les attendaient et des nuits à la belle étoile qui s’annonçaient encore fraîches en ce début de printemps provençal.

Fablitos se dirigea vers la cuisine, et, alors qu’il cherchait deux verres, constata avec émotion que Béa avait eu la délicatesse d’approvisionner les placards en victuailles diverses et variées. Il déposa quelques nougats, une miche de pain et des fruits frais sur un plateau, trouva enfin les veux verres qu’il cherchait et rejoint l’oiselle qui se dorait devant l’âtre.

S’asseoir enfin à ses côtés… Bouchon qui saute… Regard qui pétille… Bruits de bulles… Fragment de silence… Crépitements…Bruits de bulles…

Il remplit leur verre, lui en tend un, lève le sien,

A la liberté et à tout ceux qui s’battent pour elle !

Elle s’approche de lui. Il se raidit, puis dépose un baiser au creux de sa nuque, dans le cou, sur la veinule, à l’angle de la lèvre, un peu avant le creux de la joue. Elle replie son bras autour de son cou, l’attire et lui offre sa langue, ses dents, son souffle. Toujours assis, il croise les jambes et la pose dans la coupole formée par ses deux genoux. Leurs fronts se touchent. Ils se regardent, très proches, avec une intensité brûlante…

Josselin vit les bouteilles de clairette laissées par Fab et Sélène et se dit humm voila des gens qui savent vivre ^^