Retour de Tribly

Tribly hâtait le pas, pressée de retrouver son époux et leur petit nid douillet qui lui avaient tant manqué. Elle aurait voulu courir mais son état ne le lui permettant pas, elle se contentait de marcher rapidement, pensant à Narci qu’elle n’avait pas vu depuis si longtemps !

Les idées se bousculaient dans sa tête. Que pensait Narci ? Il devait lui en vouloir terriblement d’avoir ainsi disparut, sans mot dire…Peut être pensait-il qu’elle l’avait quitté ? Peut être l’avait-il oublié ? Un sentiment d’angoisse la gagna… Elle se remémora ce jour de février, il y a presque trois semaines, lorsqu’elle avait du partir précipitamment…

Le jour de la Saint Valentin, alors que Narci se levait, elle fit semblant de dormir…Elle attendit qu’il se rende dans la pièce principale et s’habilla hâtivement, avant de sortir par la porte de derrière pour qu’il ne l’aperçoive pas. Elle lui avait en effet préparé une surprise qu’elle voulait aller chercher au plus vite, pour la lui apporter pendant qu’il prenait son petit déjeuner. Elle se rendit chez l’artisan à qui elle avait commandé le présent qu’elle réservait à Narci, en prit possession et couru vers leur maison pour être sûre que son mari serait toujours là.

Tribly frissonna d’effroi en se remémorant ce moment. Elle serra entre ses doigts le bracelet en cuir qu’elle voulait offrir il y a déjà trois semaines à son époux. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle en avait fait commande. Sur le dessus était gravé un motif, et à l’intérieur, elle avait fait inscrire ces quelques lignes :






Alors qu’elle courait, Tribly sentit une violente douleur la prendre au niveau du ventre. Sa souffrance était telle qu’elle tomba à terre, incapable de bouger. Elle pensa aussitôt à l’enfant qu’elle portait et une terreur indicible l’envahit. Non, il n’était pas possible qu’elle le perde ! Elle avait été tellement heureuse d’apprendre cet évènement, tellement comblée par la perspective de voir leur petite famille s’agrandir du fruit de leur amour…Des larmes roulaient le long de ses joues tant elle était effrayée.

Faisant de son mieux pour se calmer, Tribly sentit la douleur s’estomper peu à peu. Elle ne savait que faire, sachant qu’il n’y avait pas de médecin à Montélimar et que trop de malheurs avaient déjà eu lieu, faute de soins. C’est alors qu’elle se rappela de la vieille femme qui vivait dans la forêt et qu’elle avait déjà croisé à plusieurs reprises, lorsqu’elle cueillait des herbes. Cette dernière ne lui avait parlé qu’une seule et unique fois, alors que Tribly avait toujours essayé d’engager la discussion. Elle se baissait pour ramasser des baies rares, lorsque la vieille femme était venue la voir, et lui avait dit que c’était là un bon choix, et qu’elle même était en train d’en ramasser. Elle lui avait ensuite brièvement dit que les plantes et baies n’avaient aucun secret pour elle, et qu’elle pouvait guérir tous les maux grâce aux secrets que lui avaient enseigné feu sa mère. Après, elle avait ajouté que c’était ce qui expliquait sa longévité, avant de disparaître aussi vite qu’elle avait apparut.

Prenant son courage à deux mains, Tribly se leva et se dirigea vers la lisière de la forêt, tout en espérant croiser cette femme et de trouver un remède susceptible de la soulager et de sauver l’enfant de Narci.
A peine arrivée à l’orée des bois, elle l’aperçut. La vieille femme l’écouta relater ce qu’il lui était arrivé, et sans mot dire, la prit par le bras et la guida. Tribly était terrorisée, mais une force mystérieuse la poussait à avoir confiance. Elle la suivit donc, sans mot dire, ne sachant ce qui l’attendait. A peine quelques minutes plus tard, elle aperçut une cabane. Elle ne put s’empêcher de penser qu’elle connaissait parfaitement la forêt, et qu’elle n’avait jamais vu de cabane à cet endroit auparavant. Pourtant, elle suivit la vieille femme qui l’invita à entrer.

La vieille femme indiqua d’un geste une paillasse à Tribly, et s’affaira ; elle sortit plusieurs plantes d’un meuble pourvu d’une multitude de petits tiroirs et alluma un feu dans la cheminée. Tribly qui se sentait à bout de forces s’allongea sur la paillasse et regarda autour d’elle. La pièce était des plus simple : seuls trônaient une table en bois, deux tabourets, une cheminée dans laquelle était fixé un gros chaudron et la paillasse sur laquelle elle se trouvait.
Tribly ferma les yeux un instant, et s’assoupit. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, la vieille femme était penchée sur elle et l’auscultait, tout en émettant une série de « hum hum ». Elle dit ensuite à Tribly que c’était une bénédiction qu’elles se soient croisées à ce moment là, que maintenant, elle était hors de danger, qu’elle était dans de bonnes mains.


A partir de ce moment là, Tribly ne se souvenait de rien, sauf d’une douce sensation de chaleur doublée de confiance. Lorsqu’elle s’était réveillée, la cabane avait disparut. Elle se trouvait seule, au pied d’un arbre. Instinctivement, elle baissa les yeux vers son ventre et sourit en s’apercevant qu’il s’était arrondi. Au fond d’elle, elle savait que l’enfant qu’elle portait était sauvé.

Lorsqu’elle reprit complètement ses esprits, sa première pensée fut pour son époux. Elle avait perdu toute notion du temps et ignorait complètement combien de jours elle s’était absentée. Elle se leva et se dirigea vers leur demeure, n’ayant qu’une hâte ; serrer Narci dans ses bras et lui dire à quel point elle l’aimait.

Maintenant, elle se dirigeait vers sa maison.

Se remémorant les évènements récents, Tribly poussa le portail en bois qui délimitait leur terrain, traversa son champ de blé et arriva enfin devant la porte, qui était ouverte. Voyant cela, elle fut rassurée et se dit que son époux devait être à l’intérieur. Un grand sourire aux lèvres, Tribly entra, pressée d’embrasser Narci et de lui offrir enfin le présent qu’elle lui réservait depuis tant de jours ! Elle traversa la pièce principale, scandant le nom de son époux et le cherchant. Elle se rendit rapidement compte qu’il n’était pas là, et qu’il n’était pas passé depuis plusieurs jours. Tribly, qui avait tant hâte de retrouver son mari, s’effondra sur le lit conjugal et éclata en sanglots.


Mon amour, où es-tu ? Tu m’as tellement manqué !! Pardonne moi pour m’être absentée mais je n’ai pas pu te prévenir, et il fallait que je sauve notre enfant !


Pleurant de plus belle, elle serra le bracelet qu’elle destinait à Narci. Elle se rendait bien compte qu’il n’avait pas du comprendre pourquoi elle avait disparut aussi subitement, mais elle l’aimait tellement ! Et elle avait si peur qu’il l’ai oublié, qu’il ai rencontré quelqu’un d’autre ! Elle lui faisait entièrement confiance, mais si il avait rencontré une damoiselle ? S’il l’avait oublié ? Refusant l’idée de se laisser aller, Tribly se leva et partit en direction des tavernes, dans l’espoir de trouver son tendre époux…

Narci s'arrêta de ranger ses affaire lorsqu'il enendit la voix de son épouse.
Il hésita un instant ... tourna la tête, le visage couvert de larme pour regarder Tribly ... il hésita de nouveau ... Il reposa ses affaires et retourna s'asseoir auprès de son épouse.

Narci écouta le récit de son épouse, plongeant sont regard dans le sien, d'abord songeur sur la véracité de ses paroles, il finit par y croire totalement.

Les larmes coulaient de plus belle sur ses joues, il ne savait plus comment réagir, lui qui avait tant douté ces derniers jours
Il laissa Tribly prendre sa main et la passer sur son ventre qui s'arrondissait doucement.

Te pardonner ??? mais comment pourrai je seulement oser t'en vouloir ??? ce n'est evidement pas possible.
C'est a moi que je dois en vouloir d'avoir pu un instant douter de toi, douter de ton amour...

Narci retira sa main et baissa la tête un instant
Il sentit la main de Tribly prendre de nouveau la sienne pour lui remettre quelque chose.

Il avait a peine le temps de le prendre et de le regarder que Tribly s'était déjà levée pour se diriger vers la table.

Il regarda le bracelet qu'elle lui avait offert et y vit quelques lignes

Citation :

A Toi, pour Toujours.
Avec tout mon Amour,
Tribly

Il se leva se tourna vers sa bien aimée juste au moment ou elle se précipita vers lui pour lui sauter au coup. Il fut surpris mais réussi à garder l'équillibre mais laissa tomber le bracelet de cuire.

Bien sur que je vais te l'accrocher

Narci prit le pendentif, passer ses mains autour du cou de son épouse pour l'accrocher.

Il en profita pour l'enlacer un long moment et lui déposa un doux baiser dans le cou.

Je suis désolé d'avoir douté de toi mon coeur j'espère que tu pourras me pardonner.

Narci se baissa pour réuperer le bracelet.

Merci mon coeur il est magnifique, je ne le quitterai jamais, je ne te quitterai jamais et nous eleverons ensemble ce petit bout qui grandit en toi.

Je t'aime mon coeur

Narci se pencha pour donner un tendre baiser a son épouse.